Gestion bancaire et valeurs africaines

Y a-t-il des "valeurs africaines"? Peuvent-elles avoir une incidence sur la gestion économique et en particulier bancaire ? L'article suivant le suggère à partir du cas précis de MC2, une structure camerounaise. Article extrait de http://www.ired.org/modules/infodoc

Gestion bancaire et valeurs africaines

Allier tradition africaine et gestion bancaire moderne : tel est le pari que les Mutuelles communautaires de croissance (MC2) sont en train de gagner au Cameroun. Présent dans l'ouest et le sud du pays, ce réseau de microbanques rurales a changé en quelques années la vie de nombreux villages où il a des agences. Créé et parrainé par une banque commerciale privée, l'Afriland First Bank, il accorde aussi bien de petits crédits aux producteurs pour l'achat d'engrais, remboursables à la récolte, que des prêts plus importants aux commerçants. Son originalité est de prendre en compte les "valeurs socioculturelles, religieuses et ancestrales" locales pour rendre la banque plus proche des communautés. Ainsi, s'inspirant des méthodes traditionnelles de règlement des conflits par les anciens, l'organe dirigeant des MC2 comprend un conseil des sages placé au-dessus du conseil d'administration. La création et la gestion d'une mutuelle résultent d'un accord entre les paysans d'une localité, la banque et une ONG camerounaise, la Fondation pour un développement approprié de l'Afrique (ADAF). En favorisant la participation des paysans à la gestion bancaire, ce système est de nature à éviter des dérives comme celles observées au Rwanda où les coopératives d'épargne et de crédit (Coopec) se sont multipliées sans contrôle depuis les événements de 1994. Des hommes d'affaires les ont créées afin de disposer de liquidités, promettant monts et merveilles à leurs adhérents. Ces derniers, ignorant qu'ils ont un droit de regard sur la gestion des fonds qu'ils confient à ces structures, se plaignent à présent de ne pouvoir obtenir de prêts. La Banque nationale du Rwanda (BNR) a publié une liste de 118 centres agréés afin de tenter de limiter ces abus.

Pour aller plus loin, voir aussi les divers entretiens acordés par le Dr Justin Bombda à la presse économique.

  • Justin Bomda courriel justin.bomda@kbk-cameroon.net
  • Lire aussi les articles suivants :
    http://www.lamicrofinance.org/resource_centers/profilcameroun/profilcameroun1
    http://www.sosfaim.be/pages_be/fr/cdmicrofinance/pdf/DS43_mc2.pdf


    10/02/2008
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